La mer

Loin des grands rochers noirs que baise la marée,

La mer calme, la mer au murmure endormeur,

Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,

Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt.

 

La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,

Au profond de son lit de nacre inviolé

Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,

Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.

 

La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,

À l’écart, en secret, son immense tourment,

Que la fauve amoureuse, au large se retire,

Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.

 

Et la brise n’apporte à la terre jalouse,

Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux :

L’âme des océans frémit comme une épouse

Sous le chaste baiser des impassibles cieux.

La mer se révèle majestueuse et amoureuse du ciel, à travers un regard contemplatif ancré à la terre.

1. La mer et l’amour sont liés à plusieurs reprises. Pouvez-vous noter deux ou trois vers qui soulignent cette relation ?

 

2. Ce poème contient de nombreux éléments de versification traditionnelle. Combien de pieds y a-t-il dans chaque vers ? Les rimes sont-elles suivies, croisées, embrassées ? Sont-elles riches, suffisantes ou pauvres ?

 

3. Si l’on se concentre uniquement sur la deuxième strophe, quels liens peut-on faire entre les rimes et la relation entre la mer, le rivage et le ciel ?

 

4. On trouve une allitération dans le deuxième vers de la première strophe. Quel effet vous fait-elle ?

 

5. Un poème rimé est souvent difficile à déclamer. Pour réciter ce poème, où feriez-vous des pauses ? Vous pouvez consulter cette vidéo pour vous inspirer. Une section spécifiquement sur les rimes commence à 5:36.

 

6. La nature inspire, c’est connu. Y a-t-il un lieu, qu’il soit naturel ou non, qui vous impressionne, vous donne l’impression qu’il vit ? Tentez l’écriture, formelle ou libre, d’un petit poème (une dizaine de vers) à partir d’un lieu.

 

Liens utliles

 

Une présentation Prezi très juste et pratique pour analyser le poème.

 

Une récitation audio seulement de « La mer ».

 

Les vidéos des récitations de notre concours (suggérées à droite).

 

Section « Pour aller plus loin » rédigée par
Référence bibliographique

Beauchemin, Nérée, « La mer », Les floraisons matutinales, Trois-Rivières, Victor Ayotte, 1897.

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